Extrait :

C'était la rentrée. Justine balayait sa salle de classe du regard. Elle était chaleureuse avec ses murs couleur ocre sur lesquels courait une frise formée par les dessins des enfants. Ses grandes fenêtres exposées à l'est laissaient entrer le soleil le matin, quand les rayons sont les plus agréables. De là, on pouvait voir la cour de récréation, mais aussi observer au printemps les allées et venues incessantes d'un couple de mésanges, qui, année après année, élevaient leurs couvées dans la cavité d'un tilleul. La pièce était vaste, et de par la disposition des tables modulables, des meubles de rangement et du bureau poussé dans un coin, elle gardait son caractère spacieux bien pratique pour mieux gérer les activités un peu spéciales qui y avaient lieu. Au fond, derrière les étagères de livres, se trouvait le coin lecture, ce petit espace protégé comportant un canapé en mousse et des coussins disposés au sol. Justine était assise à son bureau, situé dans le coin opposé de cette salle qu'elle était heureuse de retrouver. Elle aimait son odeur, une odeur de peinture, de colle, d'école en somme. Elle la connaissait par coeur, elle aurait pu y évoluer les yeux fermés.
Elle s'apprêtait à accueillir ses élèves - son petit groupe d'enfants «inadaptés» comme on les nommait, qu'ils soient autistes ou simplement hyperactifs, ces gosses incapables de suivre un cursus scolaire normal, qui nécessitaient une attention constante. Elle allait retrouver Amélie, Géraldine, Jérémy, Marie, Grégoire et Chloé qu'elle avait déjà l'année dernière, et faire la connaissance de deux petits nouveaux, Thomas et Olivier. Si elle était un peu inquiète quant à l'accueil d'Olivier, ce n'était pas par rapport à ses troubles comportementaux - très minimes chez cet autiste léger d'après son dossier - mais parce qu'Olivier était sourd.

Mon avis :

Un titre peu révélateur.

Que cache t-il derrière?

Une romance atypique entre Sarah et Justine, Sarah : sourde et juive, Justine : enseignante dans une école spécialisée ; elles vivent dans des univers proches, mais parallèles.

« Passerelles » évoque peut être les connections qui s’y font.

L’auteur nous entraine, dans un monde qui nous est parfois inconnu, celui du handicap.

Julie Lezzie alimente l’intrigue avec un jeu de séduction quelque peu inédit car peut-on séduire une femme quand on ne maitrise pas son langage ?

Viennent se mêler à l’histoire des thèmes plus complexes comme celui de la religion et ces répercussions sur la conception de la famille ; revenant à poser la question : l’amour peut il effacer les différences ?

Un livre aussi étonnant, que bouleversant avec en prime la tolérance !

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