Retour à Sarcelles - Hélène De Monferrand

Quatrième de couverture :

Anne-Marie, née à la fin de la guerre et élevée par sa grand-mère et par sa marraine dans le petit village de Sarcelles, est persuadée qu'elle est orpheline. Toutefois elle aimerait bien savoir qui étaient ses parents et sa grand-mère garde à ce sujet un silence suspect. Jusqu'au jour où Simone, sa mystérieuse mère, réapparait, l'arrache à son village et l'emmène à Berlin, chez « l’ennemi ». Anne-Marie s'habitue vite à sa nouvelle famille recomposée, entre sa demi-soeur, Annelore et la fille de son beau-père Anneliese, à la grande ville et à une nouvelle éducation où la messe du dimanche a été remplacée par les camps de pionniers. Jusqu'au jour, en août 1961, où la construction du mur la pousse à s'enfuir pour revoir Sarcelles... Annelore, quant à elle, devra « passer à l’Ouest » afin d'éviter d'être internée pour cause d'homosexualité. Devenue adulte, Anne-Marie se partage entre une famille qu'elle s'est fabriquée par inadvertance, son travail qui est la meilleure part de sa vie et des amours pas toujours orthodoxes... Jusqu'au jour où elle retrouvera les filles de sa marraine qui furent ses amies d'enfance, un Sarcelles toujours immuable et enfin sa mère, dite « Grand-Mère l'espionne », délivrée à son tour par la chute du mur.

Mon avis :

Mon coup de cœur de l’été !

Cette romance historique fait à la fois voyager dans l’espace et dans le temps. L’histoire évolue entre la fin de la seconde guerre mondiale et les années 90. Le texte est particulièrement riche grâce à la diversité des personnages et à leurs vécus, le lecteur - rice est transporté(e) dans le temps et découvre peu à peu l’histoire d’Anne-Marie et sa façon de vivre de Sarcelles à Berlin Est, ce qui plonge le lecteur dans une partie de l’Histoire rarement évoquée.

Le lesbianisme est abordé avec parcimonie par l’auteure et si le thème est présent dans la vie de certains personnages il n’est pas au cœur de l’intrigue, mais l’absence de scène d’amour sulfureuse n’est pas handicapante car l’intérêt du livre est ailleurs, ce n’est pas à proprement parlé un roman saphique mais une histoire qui aborde la diversité sexuelle et son traitement à l’époque.

Ce livre est un excellent moyen de se rappeler que rien n’est acquis et qu’il y a encore quelques années l’homosexualité était considéré comme une maladie en Europe et est toujours punissable de la peine de mort dans certains pays.

Pour en revenir au livre, c’est tout simplement un chef d’œuvre parfaitement écrit, fluide, instructif et construit autour d’une belle romance qui captive du début à la fin !

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